Le chat
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.

Le lion
à? lion, malheureuse image
Des rois chus lamentablement,
Tu ne nais maintenant qu'en cage
à? Hambourg, chez les Allemands.

Le lièvre
Ne sois pas lascif et peureux
Comme le lièvre et l'amoureux.
Mais que toujours ton cerveau soit
La hase pleine qui conà§oit.

Le lapin
Je connais un autre connin
Que tout vivant je voudrais prendre.
Sa garenne est parmi le thym
Des vallons du pays de Tendre.

La souris
Belles journées, souris du temps,
Vous rongez peu à  peu ma vie.
Dieu ! Je vais avoir vingt-huit ans
Et mal vécus, à  mon envie.

L'éléphant
Comme un éléphant son ivoire,
J'ai en bouche un bien précieux.
Pourpre mort !... J'achète ma gloire
Au prix des mots mélodieux.

La mouche
Nos mouches savent des chansons
Que leur apprirent en Norvège
Les mouches ganiques qui sont
Les divinités de la neige.

Le poulpe
Jetant son encre vers les cieux,
Suà§ant le sang de ce qu'il aime
Et le trouvant délicieux,
Ce monstre inhumain, c'est moi-même.

La méduse
Méduses, malheureuses têtes
Aux chevelures violettes
Vous vous plaisez dans les tempêtes,
Et je m'y plais comme vous faites.

Le hibou
Mon pauvre cÅ?ur est un hibou
Qu'on cloue, qu'on décloue, qu'on recloue.
De sang, d'ardeur, il est à  bout.
Tous ceux qui m'aiment, je les loue.

La chèvre du Thibet
Les poils de cette chèvre et même
Ceux d'or pour qui prit tant de peine
Jason, ne valent rien au prix
Des cheveux dont je suis épris.

Le cheval
Mes durs rêves formels sauront se chevaucher,
Mon destin au char d'or sera ton beau cocher
Qui pour rênes tiendrz tendus à  frénésie,
Mes vers, les parangons de toute poésie.